En attendant que je trouve comment poster une pièce jointe en pdf, je me tape ci-dessous la recopie d'un article de Marcel Buffet paru dans le bulletin de la 5o5 Class France n°122 de février 2003, page 6 :
HARO SUR L'ECOUTE MOLLE !
Lors d'une sortie en mer à Sarzeau, mon équipier Hervé Morin, indigné, a pensé m'entendre crie" "T'as les couilles molles !" C'est pas mon genre de prendre à partie les équipiers. Je lui avais, tout simplement, fait constater : "T'as l'écoute molle." En fait, je parlais de l'écoute de foc que j'aurais aimé voir bien tendue. Je m'explique :
En Cinquo, les manœuvres doivent être faites rapidement, surtout dans les vents forts ou perturbés. Lors d'une rafale brutale, une seconde de retard dans la réaction peut mettre le bateau au tapis. Ainsi, une écoute de foc (une écoute de G.V. aussi) bloquée au taquet avec un trop grand mou, ne pourra pas être choquée rapidement. Si y'a du mou dans les écoutes, c'est que l'équipier n'est pas assez attentif. En tout cas : pas prêt à réagir. Quand y'a du mou, le temps qu'il faut pour se ressaisir et pour saisir fortement le bout est suffisamment long pour entraîner le bateau dans une trop grande gîte (ça ralentit) ou, au pire, le mettre en péril de chavirage. C'est pour cela que je demande toujours à mes coéquipiers d'avoir l'écoute bien en main, le bout bien tendu. Comme cela, d'un simple geste, à la moindre alerte, le choqué hors du taquet pourra être exécuté en une fraction de seconde.
Vu ? Je n'insiste pas.
P.S. Je ne reprendrai pas ici à mon compte la devise écrite sur le bateau de Jacques Raguet "Si tu choques t'es un lâche". Cependant, cette devise veut bien dire ce qu'elle veut dire : il vaut mieux tirer sur son harnais de trapèze avec ardeur que de choquer peureusement. C'est vrai, j'approuve ! Mais c'est une autre situation.
A L'ANCIENNE
Je préfère la façon ancienne de faire en Cinquo Rétro :
Les 5o5 des années 55 avaient un winch central sur lequel l'équipier pouvait enrouler son écoute. C'était le temps béni où l'équipier jouait de son écoute comme un violoniste joue de son archet. Il choquait un cm dans les molles pour régler (ouvrir la chute) et bordait dans les risées (pour reprendre un peu de tension de chute). C'était facile et tous les équipiers (les vrais) faisaient cela à longueur de régate (surtout en rivière, là où le vent est particulièrement capricieux). La seule chose astreignante était qu'il fallait tenir l'écoute tendue constamment.
Maintenant quand je demande à un équipier de choquer puis de border, puis de rechoquer et de reborder, j'ai peur de passer pour un dangereux maniaque qui ne sait pas ce qu'il veut. Dans le meilleur des cas, l’équipier pense que je devrais être immobilisé dans une camisole de force, attaché au mur, une intraveineuse calmante dans le bras, un torchon enfoncé dans la bouche et le corps recroquevillé dans un coin, poussé par le jet puissant d'un Karcher d'eau froide. Et pourtant , je maintiens
"le taquet c'est la canne anglaise de l'équipier".
Fin de citation.
Et pour en revenir à la remarque de Fred : j'avais préparé un petit quizz pour amuser la galerie lors du pot de samedi soir au Bol d'Or, et le récit ci-dessus en faisait partie. La question était : pourquoi Marcel n'aimait-il pas les couilles molles ?
Fred, qui avait eu droit dans l'après-midi à un petit topo sur le sujet entre deux virements
, a eu beau jeu d'esquisser la bonne réponse, et a donc gagné un bulletin 5o5 n° 122.