le golfe du morbihan en 420
Publié : 15 avr. 2009, 23:17
Mon plan d'eau préféré de Bretagne.
Chaque fois que je passe dans le secteur, il faut que la coque que j'ai derrière touche l'eau du golfe.
Les années passées, je naviguais principalement autour de l'Ile aux Moines et l'Ile d'Ars, les 2 plus grandes iles habitées du golfe.
Cette année, je voulais tâter du courant de la Jument, un des plus forts courants d'Europe.
Je voulais sortir en mer, faire le tour de Méabant, l'ile à l'entrée du golfe, slalomer autour des iles devant Larmor Baden, remonter la rivière d'Auray.
Départ de la cale de Pen er Men, (photo pen er men 07 et pem 1 06 et pem 2 06, ces photos datent de virées des années précédentes, on ne peut pas voir la bande de ris installée sur la voile du 420) , que je déconseillerais pour diverses raisons, trop raide, non accessible à toutes eaux, demi-tour compliqué sans dételer, mais comme je stationne à proximité, c'est plus pratique pour moi.
De plus, le plan d'eau devant la cale est entre 2 rétrécissements du golfe (Port Blanc et la Truie devant la pointe d'Arradon) et il nous est arrivé de mettre plus d'une heure en fin de journée quand le vent faiblit mais pas le courant pour passer la Truie et remonter suffisamment pour redescendre en slalomant à travers les bateaux mouillés devant la cale.
(photo arradon 107 et 2 07)
La marée est descendante, jusqu'à environ 16 h, j'ai le temps de descendre tranquillement le courant au portant.
Je m'assois bien confortablement au fond du 420, les pieds sur les caissons.
J'aime bien cette position dans les allures portantes, à condition que le fond du bateau soit bien sec.
Je passe le goulet de Port Blanc; courant et vent de cul : FACILE ...
Je rattrape un Flirt, j'échange quelques mots avec son skipper. Il ne parle pas très fort et le bruit du clapot couvre ses mots, je n'insiste pas.
Je prends la direction de la Jument, on voit la mer au loin.
Toujours un petit peu impressionnant de rentrer dans des forts courants,
ça bouillonne ça tourbillonne, il y a des vagues, on se croirait sur le gave de Pau,
pourtant la vitesse sur l'eau n'augmente pas. Ce n'est qu'en regardant le rivage qu'on s'aperçoit qu'on va très vite.
Ca n'est pas très rassurant, je suis maintenant à genoux au fond du bateau, j'appréhende un effet croche-pied et me tiens prêt à parer un éventuel empannage.
Tout se passe bien .
Je passe toute la veine de la Jument jusqu'à Port-Navalo sans problème.
Toujours aussi facile, avec ces conditions, vent et courant de cul = vitesse accrue, comme on disait en parapente.
Direction Méaban, l'ile qui marque l'entrée du golfe.
Quelques petits bateaux ont fait une pause casse-croute ou découverte de l'ile en se beachant sur le rivage. Je fais le tour de l'ile et me redirige au près vers l'entrée du golfe.
Un autre dériveur me prend en chasse,c'est un Laser. Ils sont 2 à bord, ce sont des anglais, ils se débrouillent plutôt bien avec un Laser surchargé,
peut-être pas tant que cela, c'est un papa pas bien épais et son fils. Je ne parviens pas à les distancer,un autre bateau s'approche de l'entrée du golfe, un Skellig II, assez répandu dans le golfe, il est vrai que le constructeur réside dans le secteur. On distance assez rapidement le Skellig (on joue pas dans la même catégorie). Nous voila maintenant dans le goulet de l'entrée du golfe.
C'est l'étale, voire même le début de la renverse. Le courant m'aide mais le vent est presque dans le pif et on se croise en alternance avec le Laser;
un coup lui devant, un coup moi, en finissant par se séparer en se saluant d'un grand geste de la main,
lui se dirigeant vers Port-Navalo, moi voulant tenter de remonter la rivière d'Auray.
C'est une grande étendue d'eau qui me tend les bras, bordée par un chapelet d'iles sur la droite ...
Ca donne envie de slalomer autour, on verra au retour ...
Un First 210 me rattrape et me laisse quasiment sur place, il avait déployé son spi asymétrique ou un geenaker qui lui permettait de faire un bon travers avec au moins un noeud de plus que moi.
Une jolie vedette en bois se dirige aussi vers moi. Son pilote est carrément dos à la route et discute tranquillement sans regarder devant ...
Je commence à faire des signes et à hurler avant qu'il ne soit trop tard, ce n'est qu'à une trentaine de mètres que son pilote s'aperçoit, peut-être prévenu par ses passagers, qu'il a quelque chose devant, il fait un franc écart en me faisant un grand geste d'excuse en me passant sur le coté ...
Je sais que l'erreur est humaine mais c'est pas facile d' excuser ce genre de bourde.
J'ai eu quand même peur sur ce coup là, d'autant plus que j'étais assez impuissant, étant dans une zone abritée sous le vent d'une ile.
Demi-tour avant le rétrécissement de la rivière, qui laisse présager un courant plus fort pour le retour par effet venturi.
De plus, j'ai l'impression que le vent mollit.
Tentative de passer entres les iles que je bordais à l'aller.
J'ai le courant de face, je m'en aperçois rapidement en tirant des bords carrés, c'est par tranche de 10 à 20 mètres que j'arrive à gagner du terrain face au vent.
Pas évident de deviner dans quel sens est le courant dans ce dédale d'iles.
Ce n'est pas mentionné sur ma carte plastifiée de kayakiste que j'amène habituellement et que j'ai d'ailleurs oubliée aujourd'hui.
Ouf, à force de persévérance, j'arrive à passer. On ressent maintenant beaucoup moins le courant. De plus, je suis maintenant travers au vent, je me dirige vers la grande veine remplissant le golfe ... (photo D4)
Je retate un peu du fort courant, de la jument et me disant que c'était dommage de ne pas profiter un peu plus de me trouver ici pour aller me promener un peu devant Larmor Baden, je me redirige vers le golfe de Baden, (photo D4 D6 D7), passe devant Larmor Baden, je vais voir visuellement si le gué de l'ile Berder est rempli, mais ça ne fait pas suffisamment longtemps que la marée est montante, on distingue encore les parcs à huitres devant Berder, j'aurais peut-être tenté de passer par là,
ça doit être possible au moment de l'étale, au risque que ce soit un peu trop abrité du vent.
Redirection vers l'autoroute pour rentrer. Quand j'arrive aux abord de la veine,
un croiseur de 10 mètres environ approche à la voile. J'essaie de retarder mon entrée dans la veine pour éviter de le gêner ...
Trop tard, me voilà embarqué dans la veine à une cinquantaine de mètres devant lui. Afin d'être sûr de ne pas le gêner, j'attendais qu'il vire pour virer à mon tour et c'est dans le dernier bord qu'il tarde trop à virer et je me retrouve dans le contrecourant, occasionnant un empannage involontaire ...
J'avais entendu parler de ces demi-tours, voire tours complets involontaires occasionnés par les contre-courants.
Je viens d'en faire l'expérience.
Il vaut mieux être avec un équipage aguerri au changement d'amure quand on se retrouve dans ce genre de situation (louvoyer dans du courant favorable) en dériveur.
Retour vers Pen er men.
Le vent forcit et par rafales assez violentes.
Je ne parviens plus à tenir le 420 dans les surventes;
C'est limite si je me mets la cape pour pouvoir prendre le ris unique que j'ai installé sur ma GV ...
Mais je parviens à faire route en choquant complètement la Grand Voile dans les surventes.
Ca fait fasseiller la GV, occasionnant des vibrations dans tout le gréement.
Mais ça ne se produit que 4 ou 5 fois avant le passage du goulet de Port-Blanc, que je passe d'un seul bord.
Puis quelques bords à travers les bateaux mouillés devant Pen er men pour arriver à proximité de la cale où je stationnerai le bateau mâté sur les cailloux sur sa remorque de mise à l'eau.
Le lendemain sera une petite promenade en famille entre Arradon et l'ile d'Ars, avec une pause pique-nique sur les iles Logoden, histoire de retrouver les coccinelles rencontrées 2 ans auparavant
pour les photos elles sont en ligne sur le site nautical treck :
http://www.nauticaltrek.com/recits/fran ... bihan.html
Chaque fois que je passe dans le secteur, il faut que la coque que j'ai derrière touche l'eau du golfe.
Les années passées, je naviguais principalement autour de l'Ile aux Moines et l'Ile d'Ars, les 2 plus grandes iles habitées du golfe.
Cette année, je voulais tâter du courant de la Jument, un des plus forts courants d'Europe.
Je voulais sortir en mer, faire le tour de Méabant, l'ile à l'entrée du golfe, slalomer autour des iles devant Larmor Baden, remonter la rivière d'Auray.
Départ de la cale de Pen er Men, (photo pen er men 07 et pem 1 06 et pem 2 06, ces photos datent de virées des années précédentes, on ne peut pas voir la bande de ris installée sur la voile du 420) , que je déconseillerais pour diverses raisons, trop raide, non accessible à toutes eaux, demi-tour compliqué sans dételer, mais comme je stationne à proximité, c'est plus pratique pour moi.
De plus, le plan d'eau devant la cale est entre 2 rétrécissements du golfe (Port Blanc et la Truie devant la pointe d'Arradon) et il nous est arrivé de mettre plus d'une heure en fin de journée quand le vent faiblit mais pas le courant pour passer la Truie et remonter suffisamment pour redescendre en slalomant à travers les bateaux mouillés devant la cale.
(photo arradon 107 et 2 07)
La marée est descendante, jusqu'à environ 16 h, j'ai le temps de descendre tranquillement le courant au portant.
Je m'assois bien confortablement au fond du 420, les pieds sur les caissons.
J'aime bien cette position dans les allures portantes, à condition que le fond du bateau soit bien sec.
Je passe le goulet de Port Blanc; courant et vent de cul : FACILE ...
Je rattrape un Flirt, j'échange quelques mots avec son skipper. Il ne parle pas très fort et le bruit du clapot couvre ses mots, je n'insiste pas.
Je prends la direction de la Jument, on voit la mer au loin.
Toujours un petit peu impressionnant de rentrer dans des forts courants,
ça bouillonne ça tourbillonne, il y a des vagues, on se croirait sur le gave de Pau,
pourtant la vitesse sur l'eau n'augmente pas. Ce n'est qu'en regardant le rivage qu'on s'aperçoit qu'on va très vite.
Ca n'est pas très rassurant, je suis maintenant à genoux au fond du bateau, j'appréhende un effet croche-pied et me tiens prêt à parer un éventuel empannage.
Tout se passe bien .
Je passe toute la veine de la Jument jusqu'à Port-Navalo sans problème.
Toujours aussi facile, avec ces conditions, vent et courant de cul = vitesse accrue, comme on disait en parapente.
Direction Méaban, l'ile qui marque l'entrée du golfe.
Quelques petits bateaux ont fait une pause casse-croute ou découverte de l'ile en se beachant sur le rivage. Je fais le tour de l'ile et me redirige au près vers l'entrée du golfe.
Un autre dériveur me prend en chasse,c'est un Laser. Ils sont 2 à bord, ce sont des anglais, ils se débrouillent plutôt bien avec un Laser surchargé,
peut-être pas tant que cela, c'est un papa pas bien épais et son fils. Je ne parviens pas à les distancer,un autre bateau s'approche de l'entrée du golfe, un Skellig II, assez répandu dans le golfe, il est vrai que le constructeur réside dans le secteur. On distance assez rapidement le Skellig (on joue pas dans la même catégorie). Nous voila maintenant dans le goulet de l'entrée du golfe.
C'est l'étale, voire même le début de la renverse. Le courant m'aide mais le vent est presque dans le pif et on se croise en alternance avec le Laser;
un coup lui devant, un coup moi, en finissant par se séparer en se saluant d'un grand geste de la main,
lui se dirigeant vers Port-Navalo, moi voulant tenter de remonter la rivière d'Auray.
C'est une grande étendue d'eau qui me tend les bras, bordée par un chapelet d'iles sur la droite ...
Ca donne envie de slalomer autour, on verra au retour ...
Un First 210 me rattrape et me laisse quasiment sur place, il avait déployé son spi asymétrique ou un geenaker qui lui permettait de faire un bon travers avec au moins un noeud de plus que moi.
Une jolie vedette en bois se dirige aussi vers moi. Son pilote est carrément dos à la route et discute tranquillement sans regarder devant ...
Je commence à faire des signes et à hurler avant qu'il ne soit trop tard, ce n'est qu'à une trentaine de mètres que son pilote s'aperçoit, peut-être prévenu par ses passagers, qu'il a quelque chose devant, il fait un franc écart en me faisant un grand geste d'excuse en me passant sur le coté ...
Je sais que l'erreur est humaine mais c'est pas facile d' excuser ce genre de bourde.
J'ai eu quand même peur sur ce coup là, d'autant plus que j'étais assez impuissant, étant dans une zone abritée sous le vent d'une ile.
Demi-tour avant le rétrécissement de la rivière, qui laisse présager un courant plus fort pour le retour par effet venturi.
De plus, j'ai l'impression que le vent mollit.
Tentative de passer entres les iles que je bordais à l'aller.
J'ai le courant de face, je m'en aperçois rapidement en tirant des bords carrés, c'est par tranche de 10 à 20 mètres que j'arrive à gagner du terrain face au vent.
Pas évident de deviner dans quel sens est le courant dans ce dédale d'iles.
Ce n'est pas mentionné sur ma carte plastifiée de kayakiste que j'amène habituellement et que j'ai d'ailleurs oubliée aujourd'hui.
Ouf, à force de persévérance, j'arrive à passer. On ressent maintenant beaucoup moins le courant. De plus, je suis maintenant travers au vent, je me dirige vers la grande veine remplissant le golfe ... (photo D4)
Je retate un peu du fort courant, de la jument et me disant que c'était dommage de ne pas profiter un peu plus de me trouver ici pour aller me promener un peu devant Larmor Baden, je me redirige vers le golfe de Baden, (photo D4 D6 D7), passe devant Larmor Baden, je vais voir visuellement si le gué de l'ile Berder est rempli, mais ça ne fait pas suffisamment longtemps que la marée est montante, on distingue encore les parcs à huitres devant Berder, j'aurais peut-être tenté de passer par là,
ça doit être possible au moment de l'étale, au risque que ce soit un peu trop abrité du vent.
Redirection vers l'autoroute pour rentrer. Quand j'arrive aux abord de la veine,
un croiseur de 10 mètres environ approche à la voile. J'essaie de retarder mon entrée dans la veine pour éviter de le gêner ...
Trop tard, me voilà embarqué dans la veine à une cinquantaine de mètres devant lui. Afin d'être sûr de ne pas le gêner, j'attendais qu'il vire pour virer à mon tour et c'est dans le dernier bord qu'il tarde trop à virer et je me retrouve dans le contrecourant, occasionnant un empannage involontaire ...
J'avais entendu parler de ces demi-tours, voire tours complets involontaires occasionnés par les contre-courants.
Je viens d'en faire l'expérience.
Il vaut mieux être avec un équipage aguerri au changement d'amure quand on se retrouve dans ce genre de situation (louvoyer dans du courant favorable) en dériveur.
Retour vers Pen er men.
Le vent forcit et par rafales assez violentes.
Je ne parviens plus à tenir le 420 dans les surventes;
C'est limite si je me mets la cape pour pouvoir prendre le ris unique que j'ai installé sur ma GV ...
Mais je parviens à faire route en choquant complètement la Grand Voile dans les surventes.
Ca fait fasseiller la GV, occasionnant des vibrations dans tout le gréement.
Mais ça ne se produit que 4 ou 5 fois avant le passage du goulet de Port-Blanc, que je passe d'un seul bord.
Puis quelques bords à travers les bateaux mouillés devant Pen er men pour arriver à proximité de la cale où je stationnerai le bateau mâté sur les cailloux sur sa remorque de mise à l'eau.
Le lendemain sera une petite promenade en famille entre Arradon et l'ile d'Ars, avec une pause pique-nique sur les iles Logoden, histoire de retrouver les coccinelles rencontrées 2 ans auparavant
pour les photos elles sont en ligne sur le site nautical treck :
http://www.nauticaltrek.com/recits/fran ... bihan.html