Le creu.. qui l'eût cru ?

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Comment ça marche et qu'est-ce qu'il me faut ?
Marchp04
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Re: Le creu.. qui l'eût cru ?

Message par Marchp04 » 20 oct. 2016, 21:04

Ben le creux... entre le tiers avant et la moitié du profil selon la coupe.
On le module avec le cintre du mat, la tension de bordure et le cunningham pour la GV. Pour le foc il bouge pas beaucoup avec la tension de l'étai mais le cunnongham de foc joue un peu dessus.
Bateau gréé sur la remorque essaye de blinder cunningham et bordure de GV : tu vas faire 2 "poches" de tissus et tu auras une voile plate. Le tout détendu, force le mat a cintrer (cale de mat et hale bas). Tu verras la aussi le creux disparaitre.
Memes réglages a utiliser en nav. Petit temps voile plate. Creuser quand ca force un peu. Ensuite on aplatit pour diminuer la puissance.
Pascal, terrien de retour à la flotte

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gaston
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Re: Le creu.. qui l'eût cru ?

Message par gaston » 21 oct. 2016, 00:58

Perso, je zieutes assez peu ou c'est qu'il est le creux (une fois bien digéré les régles de bases bien entendu... creux au portant et plat au prés) ... c'est surtout les sensations sur le bateau qui me font modifier le réglages... et là ça dépend du vent, du plan d'eau houleux ou pas, du courant s'il y a ...Sur Mon Blaze, c'est évident trés vite... tu sent trés bien si ton bateau rame ou s'il fuse bien en modifiant tes réglages... Pour moi, le ressenti passe plutôt par les pieds que par les yeux...

Par petit vent par exemple, sur mon Blaze au prés sérré, une voile trop applatie avec la bordures blindée à fond me faire brouter alors qu'en creusant légérement, ça avance mieux... bordure un peu relachée seulement... d'autres bateaux auront dés réactions différentes... en fonction aussi des coupes de voile... Ma voile Halo est taillée par exemple pour être toujours un peu creusée... ce n'est pas le cas d'une voile de 470 des années 90 qui était plutôt assez plates... alors qu'on revient maintenant à des voiles plus creuse... Donc chaque bateau à son style et ses régles propres pour ce qui concerne les réglages plus fins...

Une fois bien apprivoisé tel ou tel bateau... tu regardes plus tes voiles en permanence... un coup d'oeil pour confirmer la sensations suffit... mais c'est beaucoup le ressenti qui compte...

La seule voile qui demande une attention visuelle constante, c'est le spi... faut anticiper dés que ça bouge un peu... et là, le coup d'oeil est primordial...
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Re: Le creu.. qui l'eût cru ?

Message par coucoudou » 21 oct. 2016, 01:33

Ben oui Gaston ....faut bouffer les voiles des yeux..... :lii
Il était le plus beau mon bateau :gfgf

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CouleApic
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Re: Le creu.. qui l'eût cru ?

Message par CouleApic » 21 oct. 2016, 10:29

Nicolas a écrit : pour finir, ce paramètre me parait secondaire par rapport à tant d'autres facteurs qui altèrent les performances...
.

Tu as raison, mais cette histoire me tarabuste depuis une discussion intéressante avec Hervé il y a 4 ou 5 mois.
Chez moi, tu le sais, l'information prend ce temps pour parcourir la faible distance entre mes oreilles et l 'aire de Wernicke de mon cerveau.

De plus naviguant aussi sur Moth Europe j'avais besoin de comprendre et de l'appliquer lors de mes navigation en solitaire.

Ce qui peut te paraitre anachronique suit chez moi une certaine logique.

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FRA 311
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Re: Le creu.. qui l'eût cru ?

Message par FRA 311 » 21 oct. 2016, 19:19

Sur le Finn qui est un catboat comme le Moth, on voit très bien apparaitre des plis (voile mal reglée) ou disparaître (voile bien reglée) en jouant avec la bordure, le hale bas, le cuningham mais aussi avec le point d'amure qui est réglable. Le réglage du rail d'écoute est aussi très important car même si il n'influe pas directement sur la forme de la voile, il conditionne la réaction du tissus aux autres réglages. Avec ces cinq paramètres, on voit très bien en navigation le creux se déplacer d'avant en arrière, de haut en bas.
Pour ma part, je navigue beaucoup le nez en l'air, penons, creux, plis surtout par vent instable et en Finn on passe son temps à optimiser le rendement de la voile. C'est flagrant au près dans 15 kn de vent, où avec une voile bien plate, un mat bien cintré et un rail d'écoute un peu choqué j'arrive à tenir le bateau avec mes 72 kg), dans ce cas le creux est très avancé...
Et au portant, on choque tout, bordure, cuni, hale bas, point d'amure, la bôme remonte, le mât retrouve sa rectitude, la voile devient totalement creuse sans un pli...
Cela dit, sur ces gréments "souples", la voile est taillé en fonction des caractéristiques du mât. Ainsi il existe une bonne combinaison mât/voile. C'est aussi elle qui compte dans le rendement final.

Yann

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PJ47
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Re: Le creu.. qui l'eût cru ?

Message par PJ47 » 22 oct. 2016, 10:14

Il ne faut pas perdre de vue que le plus important c'est "l'extrados" de la voile (la partie sous le vent).

Plus le creux est important plus il génère de puissance. En effet de manière simplifiée les molécules d'air qui doivent passer par l'extrados ont plus de chemin a parcourir que celles qui passent par l'intrados, pour arriver en même temps a la chute de la voile elles doivent accélérer. Cette accélération crée une dépression qui aspire la voile sous le vent. Plus le creux est important plus cette accélération est grande et plus la voile est puissante.

Donc en surpuissance on diminue le creux et en sous puissance on l'augmente. Sauf dans la pétole, en effet s'il n'y a pas assez de vent et trop de creux, les molécules d'air n'arrivent pas a accélérer suffisamment sur l'extrados et décrochent (visible si l'on as des penons) il faut donc réduire le creux pour garder un écoulement laminaire.

Pour toutes ces explications les bouquins de Chéret sont top.

Elise
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Re: Le creu.. qui l'eût cru ?

Message par Elise » 07 nov. 2016, 07:45

PJ47 a écrit :Il ne faut pas perdre de vue que le plus important c'est "l'extrados" de la voile (la partie sous le vent).

Plus le creux est important plus il génère de puissance. En effet de manière simplifiée les molécules d'air qui doivent passer par l'extrados ont plus de chemin a parcourir que celles qui passent par l'intrados, pour arriver en même temps a la chute de la voile elles doivent accélérer. Cette accélération crée une dépression qui aspire la voile sous le vent. Plus le creux est important plus cette accélération est grande et plus la voile est puissante.

Donc en surpuissance on diminue le creux et en sous puissance on l'augmente. Sauf dans la pétole, en effet s'il n'y a pas assez de vent et trop de creux, les molécules d'air n'arrivent pas a accélérer suffisamment sur l'extrados et décrochent (visible si l'on as des penons) il faut donc réduire le creux pour garder un écoulement laminaire.

Pour toutes ces explications les bouquins de Chéret sont top.
C'est très clair et très imagé ("les molécules d'air qui accélèrent car le chemin est plus long en courbe qu'en ligne droite") donc merci pour cette explication ! :ol

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