Vivre à bord et en vivre...

Envie de partir à l'autre bout du monde, ou de faire des ronds dans un lac, comment débuter…
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Jeremy
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Vivre à bord et en vivre...

Message par Jeremy » 19 mars 2015, 21:44

Je pense que le sujet a été abordé plusieurs fois mais chaque projet a ses spécificités et il est parfois difficile de s'y retrouver parmi tout ce fatras règlementaire.

J'ai pour projet d'acquérir un vieux gréement, vivre à bord et trouver des solutions afin de récolter suffisamment d'argent pour que l'entretien ne devienne pas le pire ennemi de mon compte en banque. Je suis marin de commerce et pars en mer tous les deux mois. L'avantage est d'être complètement présent pendant 2 mois mais présente aussi l'inconvénient d'être complètement absent pendant 2 autres mois...

Je ne veux prendre aucun risque avec les assurances, je sais bien que la pratique de la caisse de bord est tolérée mais ça ne suffit évidemment pas pour entretenir un voilier bois. C'est pourquoi je voudrais créer une activité officielle et c'est là que ça se complique car je ne suis pas capitaine 200, mais 2nd capitaine, illimité certes mais pas encore capitaine !

J'avais d'abord pensé à l'association : les adhésions des membres + les dons et la navigation à la journée. Mais là encore il faut bien que le skipper soit qualifié, le suis-je ?

J'ai un peu creusé le NUC, navire à utilisation commerciale. L'exemple du Krog e barz me plait bien. En fait le navire est loué avec un équipage professionnel qui peut être le propriétaire c'est bien cela ? Est-il possible alors de vivre sur son voilier et de l'exploiter comme NUC, c'est à dire faire payer les passagers en toute légalité et sous couvert de l'assurance. Les frais d'assurance sont-ils beaucoup plus élevés avec un NUC qu'avec un navire de plaisance ?

Les navigations se limiteraient à la journée ou à la semaine, tour des îles du Finistère, escapade en Cornouaille ou en Irlande.

Alors quelle solution pour brandir fièrement un panneau "Embarquez à bord de ce fier navire !" tout en étant en règle et continuer de vivre à bord ?

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Jeremy
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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Jeremy » 20 mars 2015, 08:12

Une précision tout de même : j'ai forcément mon capitaine 200 par équivalence mais sans le module voile. Je suppose que cela ne suffit pas mais espérons... ?

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Misurarca
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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Misurarca » 21 mars 2015, 11:43

Bonjour Jeremy,

bon courage pour ton projet !
Je ne suis pas sur que sur ce forum beaucoup soient spécialisés en droit maritime...

Tu as raison de faire très attention au statut et règlements, car comme tu es un marin professionnel s'il arrive quelque chose a un passager les conséquences peuvent êtres désastreuses.

Et il reste encore a élucider les pistes de financements...

Je te conseille de te renseigner directement auprès des associations et propriétaires de vieux gréements qui emmènent régulièrement des passagers ;)
"La semaine du golfe" approche et il y aura justement un très grand nombre de vieux gréements rassemblés :-)

La question a déja été posée il y a quelques temps sur le forum "hisse et ho", tu pourra voir ce qu'en disent les intervenants (bien que sur ce dernier forum il y ait beaucoup d'avis défaitistes généralement).

Amicalement
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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par FRA 311 » 21 mars 2015, 12:43

Bonjour
super projet que j'adore car il nous fait tous rever :)

Je pense que des lors que l'on veut pouvoir vivre économiquement de notre passion il faut prendre la calculette et ses dix doigts.
D'abord, il me faut combien d'argent pour vivre chaque mois, nourriture, vêtement, voiture, assurances, loisirs, les enfant présents ou à venir, etc... et là il vaut mieux prendre de la marge... (1000,2000,3000 euro, plus...)
Ensuite il faut chiffrer très précisément le cout d'achat de l'outil de travail (ici un voilier), en incluant tous les frais de remise en état sans rien omettre y compris l'intervention de professionnels si besoin et là ça chiffre très vite et il vaut parfois mieux un bateaux restauré...
Si on fait le chantier soit même, il faudra vivre et donc se "payer" un salaire pendant les travaux
Ensuite il faut chiffrer les couts de fonctionnement: maintenance du bateau, place de port, assurance, si besoin le salaire d'une équipier(e)
On fait donc l'addition, avec les notions d'amortissement, si le projet est sur dix ans, que j'investis dans l'outils 100 000 euro, il me coutera au moins 10 000 euro par ans....
Enfin, on évalue le marché et surtout combien il faudra de clients (par exemples en comptant des "jours clients) sur un ans pour tous payer...
et enfin on regarde si objectivement c'est faisable...

Et en général si on est juste et que l'on ne triche pas, soit ça devient irréaliste, soit au contraire on se rend compte que c'est tout à fait faisable moyennant d'être rigoureux... et beaucoup de projets sont parfaitements viables avec cette rigueur

En tout cas fait nous rêver encore un peu !!!!

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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par FRA 311 » 21 mars 2015, 12:46

Nb, même si tu garde ton travail à coté, le raisonnement est le même car le nerf de la guerre c'est l'argent et que pour profiter de ses passions, il vaut mieux ne pas avoir l'impression de déchirer des billets de 500 euro en prenant une douche à l'eau glacée dans une salle de bain non chauffée :mrgreen:

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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Jeremy » 22 mars 2015, 09:23

Merci pour ces messages encourageants. Effectivement je lis beaucoup d'avis défaitistes mais j'ai conscience des risques et des frais à engager.

Le bateau que je vise ne nécessite pas de restauration dans l'immédiat, il navigue et est entretenu régulièrement. J'ai réfléchi à un plan de développement avec seulement 3 mois exploitables sur l'année, compte tenu de la saison estivale et de ma disponibilité : je peux très bien être en mer juillet-août...

Après quelques calculs voici ce que j'en ressors, vous allez me dire ce que vous en pensez. Je suis bricoleur et très volontaire et je considère ces chiffres :
- entretien annuel (mise au sec et carénage annuel, peinture, vernis) : 5000€ / an
- assurance 1500€ / an (grande inconnue, je n'en ai aucune idée !)
- Place au port : 2500€ / an
- Amortissement prêt sur 5 ans : 8400€ / an
Total : 17400€

Il faut donc que je trouve 17500€ / an pour être à l'équilibre, ne pas perdre d'argent c'est mon objectif. Voici mes conclusions pour 1 mois (il faut donc faire ça 3 fois sur l'année) :
- 10 demi-journées avec 8 passagers dont 2 enfants
- 10 journées avec 7 passagers dont 2 enfants
- 2 week-end avec 4 passagers
Total : 17500€

Ce seuil d'équilibre sera plus facile à atteindre une fois que le bateau sera payé, cela permettra peut-être de dégager quelques bénéfices pour en améliorer l'entretien et l'équipement.

La grande inconnue est donc le coût de l'immatriculation en NUC, les inspections des affmar, le surcout des équipements et de l'assurance. Je n'ai pas non plus compté les charges et impôts puisque je me doute bien que tout n'ira pas directement dans ma poche...

Je n'arrive pas à contacter les propriétaires de vieux gréements, c'est peut-être une chasse gardée... Pourtant le marché n'est pas en surcapacité ! Qu'en pensez-vous ?

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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par FRA 311 » 22 mars 2015, 10:30

Si on essaie de raisonner en clientèle, il te faut par mois d'exploitation 150 personnes en moyenne soit 450 par ans pour approcher l'équlibre comptable.
Maintenant pour une entreprise, on compte en général 3 ans pour arriver à l'équilibre, donc on accepte de ne pas être au chiffre d'affaire voulu pendant 3 ans et donc dans le cas présent à "perdre" de l'argent.
Plusieurs remarques:
Tout d'abord il faut mettre en balance le plaisir de naviguer et vivre sur un vieux grément. Et par la même se poser la question: en tant qu'activité de loisir, je suis prêt à dépenser combien par ans pour ma passion, la voile... Car si le budget voile plaisir actuel est de 5000 euro par exemple, c'est une somme qui ne sera plus dépensée...sur le budget "famillial".
Ensuite, pour avoir une clientèle de 450 à 500 personnes par ans (certains reviendrons...) ça fait du monde et il y aura soit cout pour faire la pub, s'inscrire sur un site,... soit laisser faire le bouche à oreille ce qui aura aussi un cout car alors il faudra plus de temps pour arriver à 500 clients et pendant ce temps les dépenses courantes continuent...

Il faut continuer à creuser ce projet car le fait d'avoir un emploi stable à coté est un élément important de la faisabilité

Yann

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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Misurarca » 22 mars 2015, 11:40

Bjr,

pour trouver des vieux gréements, aller à la semaine du golfe, ou voir sur le site le nom des inscrits et chercher l'association ensuite sur le net...
http://www.semainedugolfe.com/Les-inscr ... 0-0-0.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Il y a aussi la belle revue "chasse-marée", ou il y a de nombreux reportages sur les vieux gréements, cela doit se pouvoir se consulter dans une bibliotheque plus spécialisée.

Bonne recherche !
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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Jeremy » 23 mars 2015, 12:22

J'ai retrouvé une phrase qui me tracasse...
Il détient un acte de francisation bleu qui implique une activité commerciale permanente, l’usage personnel par le propriétaire est exclu.
Trouvé sur le site du ministère du MEDDE. Cela signifie que je peux pas vivre à bord et me faire quelques balades avec des amis lorsqu'il n'y a aucun passager à bord ?
En gros il faut choisir entre :
-être illégal en transportant des passagers non-déclarés
-être illégal en se baladant tout seul ou avec des amis alors que le bateau est NUC...

Etonnant tout de même !

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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Egareg » 23 mars 2015, 16:22

Dans ce cas, l'association peut être une bonne alternative :
- les navigations avec passagers sont possibles (moyennant une adhésion des dits passagers à l'association ?)
- les navigations avec les amis sont possibles dans la mesure où ces amis sont adhérents de l'association

Rien n'oblige à mettre une cotisation très élevée et il est possible également d'avoir plusieurs types d'adhérents (adhésion découverte, adhésion temporaire, adhésion pleine, adhésion honoraire...). La formule des associations est assez souple.

Même si cela risque de complexifier un peu les démarches (personne morale / personne physique), cela peut également te protéger en cas de faillite ou autre poursuite judiciaire. Mais je ne suis pas calé en la matière.

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