Vivre à bord et en vivre...

Envie de partir à l'autre bout du monde, ou de faire des ronds dans un lac, comment débuter…
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Egareg
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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Egareg » 23 mars 2015, 16:30

L'inconvénient majeur que je vois dans ton projet c'est que tes périodes à terre ne sont pas fixes au long de l'année.
Les navigations sur vieux gréements sont une activité assez saisonnière. Si tu loupes les 2 mois de Juillet et Août, tu loupes 90% de ton chiffre d'affaire. Il faut donc faire les calculs en prenant ce paramètre en compte.

Ta compagnie est-elle réglo sur les dates d'embarquement et débarquement ? Tes périodes à terre ne risquent-elles pas d'être décalées d'une ou deux semaines, raccourcies d'autant ? Dans ce cas, il faudrait que tu te gardes 1 ou 2 semaines de marge à chaque période, c'est autant de dates en moins pour embarquer des passagers, donc autant de chiffre d'affaire en moins. Coût à estimer et à faire rentrer dans tes calculs.

La taille du bateau se pose aussi : plus il est grand, plus tu peux embarquer de passagers, mais plus les frais d'entretien et de fonctionnement (port, assurances...) sont importants.
Un bateau trop petit ne fera pas rêver et les passagers seront plus rares, mais le coût sera moindre aussi.

Renseigne-toi également pour savoir si les passagers peuvent participer à la manœuvre ou s'il te faut forcément l'aide d'un équipage professionnel...

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Jeremy
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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Jeremy » 24 mars 2015, 22:25

Oui effectivement il y'a une incertitude sur mes périodes à terre. Non aucune chance d'avoir des dates en avance, c'est du vrai long-cours avec tous les aléas que ça comporte (pose et réparation de câble sous-marin). J'ai appris par expérience de ne rien prévoir en avance.

Bon alors après pas mal de recherches sur le web et quelques échanges avec des propriétaires de vieux gréement et associations, voici mes conclusions.

Pour transporter des passagers payants il y'a la solution professionnelle et la solution associative.

1) Immatriculer le navire en NUC. Visite des affmar initiale avec courbe de stabilité, puis inspection annuelle. Assurance plus chère, équipement de sécurité obligatoire (2 pompes de cales, VHF SMDSM etc...). Il y'a les charges à payer à l'ENIM, de nombreux inconvénients comme l'aménagement du voilier avec des espaces pour que les passagers puissent s'asseoir, impossibilité d'avoir des passagers sous les zones balayées par les espars... Et bien sur un capitaine 200 voile absolument nécessaire ! Or je n'ai que le 200 par équivalence et je n'ai pas le temps pour passer le module voile (3 mois de formation et environ 2500€).

2) L'autre solution est de fuir le pavillon français qui est très contraignant même si on a le capitaine 200 voile. Le pavillon belge est moins emmerdant, moins cher. La lettre de pavillon commerciale impose quand même une visite annuelle par des inspecteurs belges quelque soit l'endroit où se trouve le voilier. Il semblerait que le capitaine 200 voile ne soit pas nécessaire.

3) Enfin, la solution associative. Le navire reste immatriculé en plaisance. Je peux donc l'utiliser à des fins personnels mais aussi embarquer des passagers qui paieraient les frais d'adhésion et des frais de participations à l'entretien du voilier. Ainsi, chaque passager devient membre de l'association. C'est le fonctionnement de l'AJD (asso du père jaouen avec le Bel Espoir et le Rara Avis). Pas besoin d'avoir de diplôme ou de brevet particulier, l'association est à but non lucratif, ainsi même si l'association fait des bénéfices ils ne pourront pas être redistribués et ça servira qu'à l'entretien du voilier et à promouvoir les buts de l'association.


Cette dernière solution me parait de loin la meilleure, dans un premier temps en tout cas. Une association véhicule une bien meilleure image d'après moi, surtout pour l'entretien et l'exploitation d'un vieux gréement. Mon but n'est pas de gagner de l'argent mais bien de ne pas en perdre. Si je vois que ça fonctionne dans quelques années j'essaierai de passer professionnel pourquoi pas.

Bon, reste plus qu'à trouver le bateau et c'est parti.

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Misurarca
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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Misurarca » 30 mars 2015, 00:31

C'est un beau projet.

renseignes toi bien auprès des autres associations déja en fonctionnement, et par exemple auprès de la revue chasse-marée.

L'autre aspect est de se mettre en "symbiose" avec le lieu d'ou tu veux rayonner, et donc choisir un voilier emblématique de la ville/port/région, et d'essayer de fédérer des passionnés avec toi pour contribuer à promouvoir le voilier "emblématique régional"

bonne chance pour ce sympathique projet et tiens nous au courant !
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Iclo
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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Iclo » 16 avr. 2015, 12:40

Hello,
Pour avoir fait une croisière de 3 jours sur un vieux gréement l'année dernière, la question de l'équilibre financier semblait délicat : en gros, les croisières payantes ne suffisaient visiblement pas pour assurer le fonctionnement. Le propriétaire du bateau (une collectivité) y investissait chaque année, en voyant ça comme un "porte drapeau" et donc générant des revenus indirects qui justifiait la chose.

De ce que j'ai compris la plus grosse difficulté était de remplir le bateau pour chaque croisière : visiblement les annulations de dernières minutes sont fréquentes. (Et nous mêmes avions du post-poser notre croisière, pas bien ça :lkj )
En pleine saison, nous n'étions que les 2/3 du nombres de passagers maximum. (Et encore on en a perdu deux à la première escale, dégoutés par les conditions météo, ils sont partis en courant)

Et un autre point, semblait être l'homologation au niveau sécurité : de ce que j'ai compris vieux gréements ou pas, le bateau (pas petit il faut dire) était assimilé à du transport de passagers, au même titre qu'une vedette qui fait la liaison avec les iles. Donc pas mal de contrainte à ce niveau-là.

Je pense que c'est un beau projet, pas évident, voir même difficile mais certainement possible avec de la motivation et une très bonne préparation avant de se lancer.
Une association (avec des salariés rémunérés éventuellement) est peut-être une piste à explorer : avoir des membres qui donnent un coup de main et peuvent ensuite naviguer à un tarif préférentiel. Ca peut aider à diminuer les frais fixes d'exploitation.

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Jeremy
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Re: Vivre à bord et en vivre...

Message par Jeremy » 16 avr. 2015, 12:56

Merci Iclo pour ton témoignage, tous ces avis et conseils sont importants pour se forger une opinion et mieux cerner les contraintes d'un tel projet.

Le voilier dont tu parles est certainement immatriculé en NUC, statut très contraignant du point de vue règlementaire : équipage qualifié sous ENIM avec donc des charges, impossibilité d'utiliser le navire de façon personnelle, visites régulières des affmar, équipements de sécurité etc...

Ce projet se concrétise de plus en plus avec l'arrivée du bateau prévue pour cet automne. J'en parlerai plus précisément d'ici là. L'idée est d'utiliser l'association pour rassembler un petit noyau de membres bénévoles pour l'entretien courant. Ensuite pour les sorties en mer, une participation sera demandée avec une adhésion automatique à l'association. Lorsque je serai en mer, le bateau sera mis à disposition du club nautique pour en faire profiter les plus jeunes.

Effectivement je ne pense pas que l'équilibre financier soit facilement atteignable mais l'objectif est d'abord de perdre le moins d'argent possible dans un premier temps.

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