Croisière en Caravelle

[Phil]

Je crois que le deuxième jour, tu n'aurais pas pointé ton étrave nulle part, un peu trop de vent !
Voici la route que nous avons fait:

Route Njut.jpg (189.36 Kio) Consulté 3258 fois

80 miles quand même, en deux jours de nav'!

Je peux envoyer le fichier google Earth à ceux qui le souhaitent. MP

[PJ47]

Belle aventure et super récit !

[Phil]

On est content que le récit vous plaise.

Pour aller un peu plus loin, il faut dire que nous avions bien préparés la Caravelle pour ce petit Boat Trip.

On a commencés par renforcer la flottabilité.
Le but, c'est qu'en cas de dessalage, la Caravelle flotte plus haut et que l'eau ne rentre pas par le puits de dérive.
Heureusement, on n'a pas eu à essayer, mais comme on a rajouté 120L de plus, ca devait le faire.
Ces boudins sont en fait des réserves de kayak achetés chez Pecheur.com:
http://www.pecheur.com/achat-reserve-de ... 11487.html" onclick="window.open(this.href);return false;

C'est parfait pour la Cara et ca trouve bien sa place entre le banc central et le banc avant.

flottabilité.jpg (209.48 Kio) Consulté 3232 fois

Ensuite, nous avions embarqués, pour la sécurité, en cas d'abandon du bateau,
une paire de palmes, un masque et un tubas chacun.
Comme nous sommes toujours à proximité des cotes, il aurait été facile de rentrer en palmant, et ce qui connaissent savent qu'on se fatigue beaucoup moins en palmant avec la tête sous l'eau.

Nous avions deux sacs étanches.
1 pour les vêtements

1 pour le matériel de sécurité.

Dans celui-ci se trouve:

1- Une balise de détresse


Ca coûte un peu cher ( celle-ci m'a couté un peu plus de 200€ via un achat groupé) mais dans des régions où il n'y a pas grand monde, c'est un excellent moyen de secours... Le mieux étant de ne jamais s'en servir!

2- Une VHF Portable

Ca permet de veiller le 16, de pouvoir contacter un bateau qui passe, d'appeler les secours... Et de capter les bulletin météo.
Je vous conseille un modèle étanche et mieux, maintenant, vous pouvez, si vous avez le CRR ou le permis cotier, acheter un modèle ASN qui vous permettra d'avoir sensiblement les même fonction que la balise de détresse à condittion que des bateaux soient à portée VHF.
Il faudra déclarer sa radio à l'ANFR pour amoir un N° de MMSI, mais c'est facile et gratuit.

3- le téléphone portable

Il est lui aussi dans une pochette étanche pour pouvoir le sortir régulièrement

Avec quelques applications bien choisies, c'est le compagnon idéal.
Nous avions la cartographie Navionics dessus, c'est super pour ce genre d'aventures.

Ca permet aussi de consulter la météo lorsque l'on est à portée d'un réseau 3G.
En pratique, nous n'avons pas eu de 3G souvent, le le réseau téléphone classique a été disponible tout le temps.
Il a suffit d'appeler quelqu'un à terre avec une connexion internet pour avoir la météo.
On a pu donner des nouvelles régulièrement par SMS, ça rassure ceux qui sont à terre.

4- Un compas de relèvement

INDISPENSABLE!
Ca permet de trouver les entrée de port facilement et de suivre les waypoints de la cartographie.

5- les papiers, carte bleu, liquide...

Dans une autre pochette étanche.


Le bateau avait entièrement été révisé, tous les serrages vérifiés, tout a été assuré par des bouts...
On a pris le jeu de voile le plus ancien, mais en très bon état car les voiles sont plus plate et surtout, la GV a deux ris.
Après la nav' qu'on a faite, je pense qu'il est indispensable d'avoir au moins 2 ris pour ce genre de ballade.

Nous sommes parti pendant nos 3 semaines de congés. C'est important de pouvoir avancer ou décaler le départ en fonction des conditions météo.

Voilà en gros la préparation que nous avons fait.

Rien n'a lâché ni montré de signe de faiblesse pendant ces 80 miles, mais je pense que le moindre truc bancal aurait fini par casser.

[londe]

Vous avez bien préparé le bateau. Le gars de la SNCM vous a dit qu'il aurait fallu une survie : mais si le bateau est rendu insubmersible, ce n'est pas nécessaire non ? Est-ce que ta cara est immatriculée ?

[Phil]

Londe, je ne suis pas d'accord avec le gars de la SNSM.

Voilà ce que dis la règle ( division 240) et ce que je retiens:

Abri : Endroit de la côte où tout engin, embarcation ou navire et son équipage peuvent se mettre en
sécurité en mouillant, atterrissant ou accostant et en repartir sans assistance. Cette notion tient compte des
conditions météorologiques du moment ainsi que des caractéristiques de l’engin, de l’embarcation ou du
navire.


Pour moi, la plage est un abris puisque avec nos dériveurs, il est facile de beacher puis de tirer le bateau sur la plage pour le mettre en sécurité, et l'équipage aussi.
Je pense d'ailleurs que la réglementation est plus précise qu'avant sur ce point là.
Nous avons donc embarqués le matériel de sécurité dit "basique", permettant de s'éloigner à 2 miles des côtes.

Il se compose de:


-Un gilet d'au moins 70 Newtons par personne

-Une lampe torche étanche par personne ( accroché au gilet)

-Un extincteur si on a un moteur d'une puissance d'au moins 25Kw ( ce qui doit être supérieur à 30Cv) ce qui n'est pas nécessaire pour nous

-Un moyen d'assechement: 1 sceau, une écope... On avait 2 sceau et deux écopes nous.

-Un bout de remorquage (préferer le toronné qui amorti bien les a coups).

-Une ligne de mouillage si le bateau pèse plus de 250Kg et le moteur fait plus de 3Cv. C'est indispensable, je pense

-un moyen de connaître les heures et coefficients de marée du jour et de la zone considérée ou leur
connaissance (inutile en Méd, mais l'application navionics fait ça très bien sinon)

S'éloigner à plus de 6 miles n'est pas raisonnable avec nos canots, a moins d'être dans une zone fréquenté.
Dans ce cas, il faudra emporter, en plus de l'armement basique:

-1 compas ( que j'embarque systématiquement)
-Une bouée fer a cheval sauf si tous le monde porte son gilet (100N dans ce cas) avec la lampe étanche ou une lampe flash accroché dessus.
-3 feux rouge à main
-Les cartes du coin et le moyen de faire le point ( remplaçable par Navionics, au même prix qu'une carte papier)
-Un autocollant résumant le RIPAM
-Un autocollant décrivant le système de balisage


Pour la flottabilité supplémentaire, ca ne rend pas le bateau insubmersible aux yeux de la loi. Il faudrait le faire homologuer, ce qui coûte une fortune.

J'avais la carte de circulation de la Cara que j'ai obtenu cet hiver, de haute lutte.
Je pense que c'est indispensable pour ne pas se faire atomiser en cas de contrôle.
C'est déjà un peu limite comme nav alors il faut être en règle.

[londe]

Merci des précisions Phil. Si je comprends bien, une survie n'est pas obligatoire dans l'armement de sécurité nécessaire. En tous cas tu n la mentionnes pas.

[Phil]

Pas jusqu'à 6 miles d'un abri.
De toute façon au delà de 6 miles c'est déraisonnable sur nos dériveurs. Déjà, en basique, à 2 miles des côtes, ça fait déjà loin du bord!
On l'a fait, à presque 4km du bord, on est déjà loin loin loin sur nos canots!

[francois1907]

personnellement j'aimerai bien faire la traverser de Quiberon jusqu’à belle iles certes ca fait loin mais je pense qu'avec une bonne fenêtre météo c'est tout a fait réalisable sans prendre trop de risque par contre la armement -6 milles obligatoire !

[EricP]

Merci pour ce récit,
Cela ne compense pas tous les rêves que nous n'avons pas nous-mêmes réalisés, au contraire,
Bravo encore!

[Phil]

Merci Eric, tu filera le lien a Thibault, à Toux, je lui ai pas encore raconté!